Personne ou presque personne ne connaît le nom d’Aris Papathéodorou, directeur artistique du quotidien Le Monde depuis 2011. Rien d’étonnant à cela, le rôle du directeur artistique est de s’effacer derrière son œuvre. Plus surprenant (ou pas, c’est selon) de constater que l’ami Aris est la cheville ouvrière des réseaux communément appelés antifas, en théorie ennemis du Capital mais bien souvent son faux nez obligeant. Analyse.
Anonymat et délation sont dans un bateau
Qui sont les antifas ? Sous cette appellation générique se cache un réseau anonyme de délation, en relation étroite avec certains cercles de policiers et de magistrats. La constellation est variée avec les sites La Horde, RaDAR, Sud Education Paris etc, liste non limitative. Ces sites partagent deux points communs, ils sont spécialisés dans la délation à caractère policier et ils sont administrés pour la plupart de manière anonyme mais sous la même bannière, samizdat.net.
Samidzat.net, tromperie sur la marchandise
Les Samizdat étaient du temps de la défunte Union Soviétique un système de propagation d’écrits clandestins dissidents sous forme manuscrite ou dactylographiée. De son côté, le site samizdat.net (association loi de 1901) est géré par le camarade Aris qui se présente comme « opérateur de communication alternatif ». Une communication bien loin de celle des dissidents soviétiques. Ceux-ci étaient chassés par les autorités, les sites abrités par Samizdat sont du côté du chasseur de primes. Ils scrutent et dénoncent de très hypothétiques extrémistes supposés de droite, via leurs relations policières et judiciaires. Avec pour objectif de les marginaliser politiquement, socialement et professionnellement.
Le retour du sycophante
Le sycophante n’est pas un animal exotique d’Amérique latine, c’est plus simplement dans la Grèce antique une personne qui fait profession de délation. L’étymologie probable se réfère à « celui qui dénonce les voleurs de figues ». La figue étant à l’époque un produit de valeur, souvent exporté, ayant parfois un caractère sacré.
C’est le rôle assumé de ces sites, plus quelques autres, style No Pasaran et autres Reflex, jouer les sycophantes modernes. On ne dénonce plus les voleurs de figues mais les défenseurs d’idées non conformes. C’est un joli métier aurait dit Michel Audiard.
Aris Papathéodorou à la manœuvre
L’ami Aris, soutien en 1994 de Florence Rey et Audry Maupin (la fusillade de Vincennes), proche de Claude Halfen d’Action Directe, est l’administrateur de samizdat.net dont le principe « est de ne pas donner d’informations sur les gens que l’on héberge ». La page d’accueil du site lui-même présente une image frappante : on y voit un homme cagoulé, habillé de noir, une fumigène fumante dans la main droite, sur un fond de paysage désolé. Nous disons un homme, car sur sa main droite manifestement masculine on distingue tatouées les deux premières lettre f u, peut-être le début de l’anglais Fuck, insulte américanomorphe passe partout. Certains psychanalystes pourraient y voir une représentation amusante de l’inconscient collectif de certains responsables du Monde : capitalistes le jour, révolutionnaires à la nuit tombée, mais cagoulés.
La réponse d’Aristophane
Dans sa comédie Les Acharniens (426 av. JC), Aristophane voit son héros, le charbonnier Dicéopolis (le bon citoyen en grec) ouvrir un marché approvisionné chez l’ennemi, grâce à un traité séparé. Le sycophante Nicaque (c’est un bien petit homme, mais il est tout venin, op.cit.) veut le dénoncer. Dicéopolis le rosse, l’enveloppe de paille comme une poterie et le vend à un Béotien, il pourra servir de, ouvrons les guillemets :
Vase bon à tout
Coupe de maux
Mortier pour touiller les procès
Poubelle à éplucher les comptes
Bassine à brouiller les affaires
On ne saurait mieux dire.
Cet article doit beaucoup à un papier du quotidien catholique Présent, dont le lecteur trouvera lecture complète ici.